L’addiction se caractérise par un comportement extrêmement difficile à contrôler et ce même si la personne a parfaitement conscience des inconvénients de celui-ci.
Ce processus pousse l’individu à chercher à entrer en contact de manière compulsive avec ce qui lui procure du plaisir, un sentiment de bien-être, et qui écarte ou atténue la sensation de mal-être.
Au niveau physiologique, c’est la dopamine, un neurotransmetteur, qui nous permet de ressentir du plaisir et de la motivation. Elle est également à la base de notre sensation de récompense. C’est donc son effet qui produit l’addiction.
La personne associe le comportement addictif à la sensation de bien-être et de récompense et cherchera ensuite à reproduire cet état.
Le terrain de base pour la mise en place d’une addiction est celui du manque de quelque chose.
Généralement ce manque à la base de l’addiction est, pour tout ou partie, refoulé et inconscient. La personne sent que quelque chose ne va pas, mais ne sait pas exactement de quoi il s’agit. Elle trouve, dans la substance ou le comportement, des éléments qui s’apparentent à ce qui manque et qui donnent l’illusion de pouvoir le combler. Mais comme ce paradis est artificiel, l’arrêt du comportement s’accompagne d’un retour massif de la sensation provoquée par ce qui manque et pousse la personne à recommencer à consommer ou à agir de manière compulsive.
Dans certaines situations de dépendance importante, le manque se fait sentir également au niveau physique. Ce sont ces états de manque qui rendent réellement malades les toxicomanes à l’arrêt de la consommation.
Manquer de quoi ? Combler quoi ? La drogue de prédilection de la personne accro n’est pas anodine. Et par drogue on parle ici de tout ce qui peut susciter une addiction. Un jeu, du sucre, de l’alcool, de la cocaïne, une personne, le sexe, la douleur, le sport, sont autant de « drogues » potentielles.
La cocaïne stimule, l’héroïne calme et euphorise, l’alcool provoque de l’ivresse, le chocolat apporte du goût et de la douceur, le sport un sentiment de toute-puissance, la douleur permet de se sentir exister, …
Face à une addiction, la première question à se poser est de savoir ce que comble la consommation.
Où cela se situe exactement dans les besoins ?
Une fois que vous avez trouvé ce que l’addiction comble, peut-être pouvez-vous le relier à ce qui manque ?
Voici quelques exemples, non exhaustifs mais qui peuvent offrir des pistes de réflexion :
Lorsque je consomme ou que je m’adonne à mon addiction, suis-je :
- Plus détendu.e ? (Suis-je en manque de lâcher-prise ?) - Euphorique ? (Suis-je en manque de bonheur ?) - Amorphe ? (Suis-je en manque d’insouciance ?) - Moins angoissé(e) ? (Suis-je en manque de sécurité ?) - Enfin rempli.e de quelque chose ? (Suis-je en manque d’affection ?) - Dans un autre monde ? (Suis-je dans une réalité insupportable ?) - Capable de faire sortir mes émotions, mes ressentis ? (Suis-je obligé de porter un masque en permanence ?) - Violent.e ? Dangereux-se ? (Suis-je en manque de sécurité physique ? Ou me suis-je brimé.e dans mon agressivité ?) - En groupe, en appartenance?(Suis-je en manque de lien avec mon clan depuis l’enfance ?) - Libre ? (Suis-je enfermé dans une vie que je n’ai pas choisie ?) - Plus intelligent.e, plus productif.ve ? (Suis-je en manque de reconnaissance ?) … Les manques nommés sont généralement là depuis l’enfance.
Et nous en avons tous, des manques.
Comme nous avons tous des addictions, finalement.
Mais à des taux et des incidences variables sur notre vie.
Sortir de ce mécanisme exige de pouvoir trouver un apaisement vis-à-vis de ce qui a manqué et manque encore.
Afin de cesser de remplir d’une chose ce qui, finalement, est vide d’autre chose.
source : Coralie Oberson Goy
photo : internet chakras-shop.com
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